Les sites pornographiques menacés de blocage

La France va bloquer Pornhub et quatre autres grands sites pornographiques pour cause de normes de vérification d'âge laxistes

La France a averti cinq grands sites pornographiques qu'ils seront bloqués cette semaine s'ils ne prennent pas immédiatement des mesures pour remédier à leurs normes laxistes en matière de vérification de l'âge.

Les sites pornographiques menacés de blocage sont Pornhub, xHamster, XVideos, XNXX et Tukif.

"Les autorités françaises ont juré de bloquer cinq grands sites pornographiques cette semaine si des mesures ne sont pas prises immédiatement pour s'assurer que les utilisateurs ont plus de 18 ans", souligne le rapport. "Le Conseil supérieur de l'audiovisuel français a donné à Pornhub, xHamster, XVideos, XNXX et Tukif une date limite mardi pour les nouvelles restrictions, après quoi il a déclaré qu'il demanderait une ordonnance du tribunal bloquant l'accès aux sites"

Ces sites pornographiques demandent simplement aux utilisateurs de "cocher une case" pour confirmer qu'ils sont adultes. "Le conseil a déclaré que les sites pornographiques violent effectivement la loi s'ils ne créent pas des contrôles plus rigoureux, tels que la vérification des documents d'identité prouvant l'âge de l'utilisateur", indique le rapport.

Le conseil souligne que "les enfants confrontés à de tels contenus peuvent subir un choc durable, à tout le moins."

"La France cherche à responsabiliser les sites pornographiques en ligne afin de protéger les mineurs de l'accès à des contenus pornographiques hardcore qui leur sont préjudiciables". "Malgré de vaines assurances, les sites pornographiques en ligne n'ont pas réussi à tenir les enfants à l'écart de leur contenu parce qu'ils n'ont pas de système de vérification d'âge significatif et qu'en fait, beaucoup de ces sites utilisent des tactiques de marketing qui attirent les enfants sur leurs sites. Il est grand temps que les sites pornographiques soient tenus de rendre des comptes".

"L'exposition précoce à la pornographie affecte le développement du cerveau des enfants et normalise la violence, l'exploitation et les abus sexuels qu'elle dépeint si souvent. Le monde hyperconnecté d'aujourd'hui expose les jeunes à ce type de contenu à un âge de plus en plus précoce, par le biais de plates-formes qui peuvent sembler sûres à première vue - y compris les médias sociaux. Il est pratiquement impossible de l'éviter ; une étude a révélé que 93 % des garçons et 62 % des filles sont exposés à la pornographie à l'adolescence."

"La pornographie en ligne moderne est remplie de violence sexuelle extrême, d'abus sexuels sur des enfants, de racisme et d'autres contenus perturbants et abusifs". "Les plateformes de pornographie en ligne sont conçues pour accrocher même les spectateurs occasionnels afin qu'ils recherchent des contenus encore plus violents et extrêmes. Nous entendons régulièrement des familles nous dire que leurs enfants accèdent à de la pornographie dure malgré tous leurs efforts pour les protéger. La responsabilité ne peut pas reposer uniquement sur les parents".

Un appel aux autres nations pour qu'elles suivent l'exemple de la France : "D'autres pays doivent suivre l'exemple de la France s'ils veulent remédier aux préjudices croissants pour la santé publique auxquels leurs jeunes sont confrontés en raison de l'exposition à la pornographie."

Le gouvernement français a publié un décret stipulant qu'il peut bloquer les sites web pornographiques qui ne sont pas en mesure de vérifier que les mineurs ne peuvent pas accéder à leur contenu.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), organisme gouvernemental français de régulation des médias électroniques, pourra, en vertu d'un nouveau décret du gouvernement français, bloquer les sites web qui ne disposent pas de mesures suffisantes pour empêcher les mineurs d'y accéder.

"Les utilisateurs [...] auxquels l'accès est interdit sont dirigés vers une page d'information du Conseil supérieur de l'audiovisuel indiquant les raisons de la mesure de blocage", indique le décret, selon un rapport du journal Le Parisien.

Selon le décret, le CSA pourra d'abord envoyer une mise en demeure aux sites ou aux sociétés, qui auront à leur tour 15 jours pour s'exécuter et prendre des mesures pour s'assurer que les mineurs n'ont pas accès à leurs contenus sous peine d'être bloqués.

Jeudi, plus de 30 femmes ont intenté un procès à Pornhub et ont accusé le site de violer les lois fédérales sur le trafic sexuel, de distribuer de la pornographie enfantine, de racketter et d'autres crimes.

Auparavant, le CSA devait s'adresser à un juge pour demander le blocage d'un site web, mais le nouveau décret permettra au régulateur de contourner cette procédure et de demander lui-même le blocage.

Ce décret fait suite à une décision de justice rendue vendredi à Paris, qui a rejeté les demandes de deux associations d'enfants qui réclamaient des restrictions sur les sites pornographiques pour empêcher les enfants d'y accéder.

Les associations avaient intenté une action en justice contre des sociétés de télécommunications françaises, arguant que le système actuel, qui consiste simplement à cliquer sur une case pour prouver l'âge de l'utilisateur, n'était pas suffisant. Le tribunal a toutefois rejeté la plainte après avoir fait valoir que les éditeurs des sites web pornographiques n'avaient pas été entendus.

L'un des sites concernés par la plainte est le site de streaming Pornhub, qui a fait l'objet d'un examen minutieux en début d'année aux États-Unis, lorsque plus de 30 femmes ont poursuivi MindGeek, la société mère de Pornhub, pour avoir publié de la pornographie enfantine et violé les lois fédérales sur le trafic sexuel, et ont accusé la société de racket.

En décembre de l'année dernière, les géants financiers MasterCard et Visa ont annoncé qu'ils enquêtaient sur les allégations selon lesquelles Pornhub avait également permis la publication de vidéos d'abus d'enfants sur sa plateforme.

"Si le site est identifié comme ne respectant pas les lois applicables ou les politiques d'utilisation acceptable et les normes de souscription des institutions financières, il ne pourra plus accepter les paiements Visa.